Les lauréat·e·s des Prix littéraires Damase-Potvin 2023 ont été dévoilé·e·s le vendredi 21 avril dernier à l’Auberge des Battures de La Baie. Vertige était le thème du concours de nouvelles de la 28e édition.
Au cours de cette soirée, animée par Johanie Bilodeau, on pouvait entendre les comédiens Florence Boudreault et Patrick Simard lire les textes gagnants ainsi que Sophie Torris pour la lecture des commentaires des jurys. Grâce à la captation de l’événement par NousTv–Le Fjord, une capsule vidéo a été produite pour chaque texte. Ci-après les capsules vidéo et les commentaires respectifs du jury pour la catégorie Jeune adulte, décernée par la Ville de Saguenay.
Bonne écoute !
Lauréat 2023 catégorie Professionnelle — L’escalier de Guy Lalancette
Commentaires du jury:
«À l’heure des terreurs nocturnes de l’enfance, un jeune garçon pris d’une envie pressante tente de se convaincre de descendre l’escalier au pied duquel un ogre garde la porte des toilettes. C’est qu’il sait trop bien ce qui l’attend s’il est intercepté par l’homme qui se fait aller dans la chaise berçante en bas de l’escalier.
Animé par la musique d’une répétition qui bat comme un cœur affolé, le texte est focalisé sur la conscience de l’enfant prise dans un présent qui semble interminable. Une écriture d’une rare efficacité installe le lecteur dans ce moment qui s’éternise alors que le suspense devient de plus en plus angoissant et qu’une chute particulièrement efficace conjugue la métaphore du vertige et son effet réel dans la fiction. Jamais l’expression mise en abyme n’aura autant mérité son nom, au pied de la lettre.
Un récit très émouvant particulièrement bien composé qui décrit avec acuité l’instant, entre répétition insupportable et saut dans le vide, où la vie d’un petit garçon de sept ans va basculer, emporté par un vertige sans nom.»
Mention à Sébastien Gagnon pour Valsalva
Commentaire du jury:
«Titrée du nom de l’inventeur d’une manœuvre respiratoire particulièrement utile en plongée sous-marine, la nouvelle explore dans une langue souple et inventive ces espaces indistincts que la conscience explore entre rêves et souvenirs.
Lors d’une plongée sous-marine, la narratrice commence par voir flotter ses amants remémorés avant de rencontrer, au milieu des débris divers, toute une faune aquatique aux noms aussi étranges que leur apparence. Ce qui grouille dans sa tête et sous ses yeux donne le vertige dans un univers où l’imaginaire et la mémoire s’entremêlent comme ces sédiments en suspension que la plongeuse traverse vers les abysses.
Et quand la chute évoque, à partir de l’image de sa bouche libérée de son détendeur, le sinistre sourire de Pennywise, le clown meurtrier de Stephen King, la séductrice se change en prédatrice, comme ces sirènes antiques qui menaçaient Ulysse, et le lecteur en vient à se dire que ses amants engloutis ne sont peut-être pas que des souvenirs.Une véritable fête pour l’imagination.»
Pour lire les textes gagnants, suivez ce lien: https://litteraturesagamie.com/prix-damase-potvin/gagnants/