Les lauréat·e·s des Prix littéraires Damase-Potvin 2024 ont été dévoilé·e·s le jeudi 18 avril dernier à la Brasserie Port-Alfred de La Baie, en présence de la présidente d’honneur, Marie-Andrée Gill. Feux était le thème du concours de nouvelles de la 29e édition.
Au cours de cette soirée, animée par Johanie Bilodeau, on pouvait entendre les comédiens Florence Boudreault et Patrick Simard lire les textes gagnants ainsi que Valérie Essiambre pour la lecture des commentaires des jurys. Grâce à la captation de l’événement par NousTv–Le Fjord, une capsule vidéo a été produite pour chaque texte. Ci-après les capsules vidéo et les commentaires respectifs du jury pour la catégorie Professionnelle, décernée par la Ville de Saguenay.
Bonne écoute !
Lauréate de la catégorie Professionnelle — L’art presque perdu de la domestication du feu de Catherine Ferland
Voici les commentaires du jury:
« Il y a les grands feux et il y a les petits feux. Mais parfois, il y a des feux de surface qui obsèdent l’esprit de leurs victimes.
C’est avec brio et humour qu’on assiste à la naissance et l’évolution d’une éruption cutanée dans un endroit pour le moins gênant. Usant d’un vocabulaire recherché pour éloigner le sens tout en le précisant, le narrateur interpelle directement le protagoniste et le conduit habilement à vivre une sensation générale de picotement à un embrasement très localisé, passant ainsi d’un plan large à un plan très très rapproché. Bien construit, le texte est fluide à la lecture, et le thème, on ne peut mieux exploité, file dans des métaphores parfois subtiles, excessives et toujours drôles.
Tout lecteur, même immunisé à ce type d’affection, éprouvera à la fois la douleur, le dégoût et l’angoisse d’une telle lésion qui s’amplifie au fur et à mesure de l’obsession.
Une nouvelle originale, comportant un certain suspense, qui convoque progressivement tous les sens avec du rythme et une belle maîtrise de la langue. »
Mention catégorie Professionnelle — Le village de Marianne Girard
Les commentaires du jury:
« Dans un univers de contrastes et de mises en abyme, la terreur au quotidien qu’éprouve une jeune fille règne dans le petit village qui pourrait être Val-Jalbert.
C’est donc l’histoire de Colette, son point de vue du début à la fin, qui s’amuse comme elle peut avec les éléments de la nature à construire son propre village en miniature qu’elle dispose près de cordes de bois, lieu refuge pour fuir la colère du père à l’endroit de sa mère.
Une histoire frêle qui décrit le passage violent de la fille en femme. Une nouvelle bien écrite qui trouve son rythme d’une façon originale, surtout sous l’angle des éléments divers qui thématiquement constituent le récit.
Le feu, en sourdine, prend différentes formes, mais jamais le brasier n’apparaît dans la trame narrative. Il a eu lieu et, quelque soixante ans plus tard, s’éteint comme Colette à la toute fin. Séduit par le fin travail d’écriture, le jury a tenu à accorder une mention pour la qualité littéraire indéniable de la nouvelle. »
Pour lire les textes gagnants, suivez ce lien: https://litteraturesagamie.com/prix-damase-potvin/gagnants/