Les lauréat·e·s 2023 – Adulte

Les lauréat·e·s des Prix littéraires Damase-Potvin 2023 ont été dévoilé·e·s le vendredi 21 avril 2023 à l’Auberge des Battures de La Baie. Vertige était le thème du concours de nouvelles de la 28e édition.

Au cours de cette soirée, animée par Johanie Bilodeau, on pouvait entendre les comédiens Florence Boudreault et Patrick Simard lire les textes gagnants, ainsi que Sophie Torris lire les commentaires des jurys. Grâce à la captation de l’événement par NousTv–Le Fjord, une capsule vidéo a été produite pour chaque texte. Ci-après les capsules vidéo et les commentaires respectifs du jury pour la catégorie Adulte, décernée par la MRC du Fjord-du-Saguenay.

Bonne écoute !

1er Prix catégorie Adulte — Les plantes respirent la nuit de Mariane Tremblay 

Florence Boudreault lit la nouvelle de Mariane Tremblay intitulée: Les plantes respirent la nuit.

Voici les commentaires du jury:

«Le jury a été particulièrement séduit par les qualités stylistiques de ce texte poétique original où une artiste qui vient de donner la vie tout en portant le deuil d’un être proche tente de relancer sa création. Pour «capturer ce qu’il reste des derniers instants de verdure» avant cette double échéance à laquelle s’ajoute la tombée de la nuit, elle sort à la recherche d’une inspiration.

Les plantes qui entourent sa maison lui serviront de sujet : elle va capter sur pellicule la façon dont leurs tiges en dormance se dressent vers la lumière, comme le dernier souffle de la mourante. Et cet élan vital trouve sa meilleure illustration dans cette gerbe funéraire qui à la fin s’impose à elle par l’entremise d’une image surgie de son ordinateur.

Tout au long du texte, un tissu d’analogies relie la jeune femme aux plantes et le suspens de sa création à leur sommeil hivernal : c’est le rythme de la vie, de sa persistance et de son recommencement qui habite cette conscience comme un souffle tranquille et puissant. Et la chute finale fait figure d’apothéose.

Une écriture fluide, organique presque, dans une langue vraie et vibrante.»

2e Prix catégorie Adulte — Vertige de Johane Thériault Morin 

Patrick Simard lit la nouvelle de Johane Thériault Morin intitulée: Vertige.

Voici les commentaires du jury:

«Une femme en quête de renaissance entreprend «un de ces voyages dont on ne revient pas tout à fait», seule dans son gros camion, puis à pied, sur les monts Valin; son long périple la conduit sur la cime de la montagne où s’ouvre pour elle «la fenêtre de la liberté».

La nouvelle se conclut sur une chute ouverte qui la montre prise dans l’alternative de plonger dans le vide avec les cendres de son compagnon qu’elle est montée disperser là ou «rester suspendue (…) prisonnière d’un plus grand vide, prisonnière de l’éternel vertige de son absence.»

Le jury a souligné la fluidité de l’écriture qui se coule naturellement dans le fil de la pensée de la narratrice dont elle épouse les impressions et les réflexions, l’habileté avec laquelle la chute est préparée par divers détails qui semblent d’abord mystérieux avant de converger à la fin et l’émotion que déclenche cette fin particulièrement touchante.

Le vertige ici est tout autant celui d’un choix déchirant que l’appel du vide : une belle réussite.»

3e Prix catégorie Adulte — Phénix en fuite de Sophie Potvin

Florence Boudreault lit la nouvelle de Sophie Potvin intitulée: Phénix en fuite.

Voici les commentaires du jury:

«Juchée sur la dernière plateforme d’un cirque où même le trapéziste ne reste que le temps de se lancer dans le vide, une jeune femme déguisée en phénix regarde la foule des gens de cirque, chacun avec son rôle et son costume, s’activer comme des fourmis. Acrobate ou contorsionniste dans un cerceau, elle ne pense qu’à éviter Auguste, le trapéziste au nom de clown perturbateur, auquel, «emportée par la découpe de ses biceps», elle a cédé, mais qui entend se l’approprier définitivement.

La nouvelle décrit fort bien l’univers d’un cirque ambulant dans ses derniers préparatifs avant la représentation. Rythmé, coloré, vivant, le texte montre aussi de l’intérieur les angoisses de ce phénix qui ne veut pas être mis en cage, jusqu’à la chute finale qui, fort habilement, semble reposer sur le contraire d’une chute : «Remontez-moi! Je préfère me casser le cou plutôt que de laisser Auguste y passer la corde.» C’est que la chute implicite n’est ici qu’une alternative, un risque, une tentation dont rien ne dit qu’elle se produira.

Cette ambigüité finale clôt parfaitement un texte chatoyant et plein de mouvement, bien écrit et visuellement inventif, capable en quelques lignes d’évoquer tout un univers.»

Pour lire les textes gagnants, suivez ce lien: https://litteraturesagamie.com/prix-damase-potvin/gagnants/