Le 25 juin dernier avait lieu un événement virtuel de dévoilement des Prix littéraires Damase-Potvin 2020. Cet événement était animé par Marilyne Renaud en collaboration avec Keven Girard pour la lecture des commentaires des jurys.
Comme il s’agissait de la 25e édition de ce concours de nouvelles et qu’il était impossible de faire une soirée réelle de remise des prix à l’Auberge des Battures en raison de la COVID-19, le comité organisateur a fait capter la lecture des textes gagnants par deux comédiens de la région, Florence Boudreault et Patrick Simard, grâce à la collaboration de son partenaire DERYtelecom à La Baie. Vous trouverez donc ci-après les liens des vidéos sur YouTube correspondants aux lauréats de la catégorie Adulte.
Le jury Adulte était présidé par Jean-Pierre Vidal – professeur émérite de l’Université du Québec à Chicoutimi et auteur; Marie-Claude Blackburn – réviseure linguistique et rédactrice; Violette Gentilleau – libraire chez Les Bouquinistes à Chicoutimi; et Charles Sagalane, auteur et poète, instigateur des Bibliothèques de survie et autres projets créatifs.
Le 1er prix dans la catégorie ADULTE revient à Mélanie Minier pour sa nouvelle Elle s’appelait Zaharah.
Les juges ont dit:
« Avec une grande maîtrise d’écriture, dans une construction complexe fort bien menée, l’auteure raconte l’histoire très émouvante de Joseph, un vétéran peu glorieux de la Deuxième Guerre mondiale dont le choc post-traumatique semble avoir ruiné la vie. Photographe amateur, il a pris quelques clichés pendant la guerre qu’il a enfouis dans une armoire comme pour se débarrasser d’images qui le hantent, « mais le pin noueux s’avérait poreux : les images suintaient au travers des cadrages usés ».
Si le texte ici, fort habilement, évoque les « cadrages usés », c’est parce que loin d’être de simples photos qui se dégradent avec le temps, les images dans la tête de l’ancien combattant sont des prises de vues encore actuelles : elles l’envahissent au volant de sa voiture où, en pleine détresse, il revit des scènes terribles. Ce sera son fils qui, sans le faire exprès, viendra réconforter l’homme à la dérive en le proclamant héros devant toute sa classe, et en montrant une photo pour le prouver.
Une interprétation très subtile du thème de l’artifice : et si, pour une fois, la vérité était dans l’image, même quand elle ment? Le prénom arabe contribue, comme l’époque où se situe le récit, à rappeler au lecteur, désorienté par ces artifices narratifs, que toutes les guerres se ressemblent et que beaucoup de victimes ne sont que des enfants, soldats ou non. »
Voici le lien de la vidéo : https://youtu.be/aeAeIECSJDM
Le 2e prix de la catégorie ADULTE a été remis à Marie Lévesque pour sa nouvelle Qui suis-je?
Marie Lévesque avait reçu une mention spéciale en 2019 dans cette même catégorie pour sa nouvelle Macalousses. Cette année le jury a dit ceci de Qui suis-je?
« Cette illustration très actuelle du thème repose sur une tension de plus en plus forte qui se manifeste lors d’une épreuve imposée à ses fidèles par un guru sans scrupules.
Le texte s’organise selon un crescendo haletant dont l’aboutissement est la libération inattendue de la narratrice, jusqu’à ce que la chute, très habile, montre qu’elle n’est pas aussi libérée que le lecteur le croit tout d’abord.
Qui dit vrai? Où est la réalité? Tout ici n’est peut-être qu’artifice. Le réalisme et la force de la description plongent le lecteur dans un monde d’ambigüités qui peuvent en fin de compte s’avérer mortelles. »
Voici le lien: https://youtu.be/lb6EVlSKkko
Le 3e prix de la catégorie ADULTE a été remis à Jean-Pierre Deschênes pour sa nouvelle Enfirouapée pas à peu près!
Pour cette nouvelle, le jury a dit:
« Avec cette incursion plutôt rare dans le monde universitaire traité avec humour et une impertinence réjouissante, l’auteur évoque la question si actuelle du plagiat, cet artifice des faibles ou des paresseux.
Le personnage coincé par le temps et les obligations qu’il impose est amené à prendre une décision qui s’avèrera précipitée. L’amorce haletante du texte rend bien compte de la pression qui s’exerce sur la doyenne, son seul moment de calme étant le récit qu’elle donne du texte supposément plagié, ce qui donne à l’auteur l’occasion d’une fort habile mise en abyme dans laquelle le lecteur attentif saura lire beaucoup de choses.
Quand le rire est la sanction d’une vengeance soigneusement préparée, les ignorants ne sont pas toujours ceux qu’on croit. »
Voici le lien de la vidéo : https://youtu.be/XbRhAINj7p0
Félicitations aux trois lauréats et bonne écoute!Vous pouvez également lire et relire les textes gagnants en visitant le site www.damase-potvin.com